Le rôle des vocalisations des félins pour la conservation in situ et le bien-être ex situ
Cette étude est menée par Rosaria Santoro, chercheuse doctorante en biologie de la conservation à la Manchester Metropolitan University. Elle a remporté en 2022 la Pairi Daiza Foundation Grant for Biodiversity and Conservation Research, une bourse de recherche d’un montant de 2.500€, décernée en collaboration avec la Royal Belgian Zoological Society et visant à soutenir les travaux d’un.e jeune chercheur/euse dans le domaine de la conservation de la biodiversité. Son projet vise à étudier les vocalisations de plusieurs espèces de félins au moyen de techniques bioacoustiques pour, d’une part, améliorer le recensement des félins dans la nature, et d’autre part, optimiser leur bien-être en parcs animaliers. L’acoustique passive est une méthode, de plus en plus utilisée, de monitoring de la faune au moyen d’enregistrements sonores. Installés sur le terrain, des enregistreurs capturent des données acoustiques pendant une période déterminée. Ces données sont ensuite analysées pour en extraire les informations recherchées (cris d’animaux par exemple). Au vu du challenge que représente le recensement des félins basé sur l’observation dans la nature, l’acoustique passive pourrait apporter de nombreux bénéfices à la conservation in situ de ces espèces. De plus, l’usage simultané de plusieurs enregistreurs permet de localiser les animaux (triangulation). L’obtention de données précises sur le nombre, la densité et la localisation des félins serait précieuse pour leur conservation in situ.
Des vocalisations comme enrichissements ex situ
Chez plusieurs espèces de mammifères, on a démontré la capacité à discriminer des vocalisations issues d’individus différents. Ceci n’est pas encore connu chez les félins. Pour tenter de répondre à cette question, la chercheuse va diffuser, dans les enclos de différents félins, des enregistrements de vocalisations issus de congénères qui leurs sont familiers et inconnus, et observer leur réponse comportementale. Au-delà d’une meilleure compréhension de la communication chez les félins, diffuser des enregistrements de vocalisations d’autres animaux représente également un enrichissement pour les félins, et pourrait ainsi être intégré dans le programme d’enrichissement des félins vivant en parcs animaliers.