Comprendre le projet en un coup d'oeil

Comment aider les Aras de Spix à retrouver leur habitat naturel ? Nous avons créé une fiche didactique qui résume tout le projet en un coup d'oeil. Découvrez-la en cliquant sur le bouton ci-dessous.

Découvrir la fiche didactique

La Caatinga brésilienne pour seul habitat

L’habitat du Ara du Spix est limité à une seule région dans le monde, la Caatinga brésilienne. Ce biotope semi-désertique est localisé au nord-est du Brésil, dans l’état de Bahia (il ne fait donc pas partie de la forêt amazonienne). On y trouve des landes broussailleuses, épineuses, sèches et plates le long des cours d’eau saisonniers. Au sein de cette Caatinga, l’habitat d’origine du Ara de Spix est situé près de la petite ville de Curaça, le long du fleuve rio San Francisco. A cet endroit, l’espèce d’arbre dominante est le Caraibeira (Tabebuia caraiba), qui fournit des abris (trous dans les troncs) et de la nourriture aux Aras de Spix.

L’extinction dans la nature

Deux menaces principales ont conduit au déclin du Ara de Spix. D’une part, il a été victime du braconnage et du commerce illégal. D’autre part, son habitat a été détruit par l’homme qui a transformé une grande partie de cette région en bord de fleuve en zones agricoles. Le pâturage par les chèvres et les vaches a également dégradé la végétation. Le dernier individu sauvage connu a disparu en 2000, conduisant alors à l’extinction de l’espèce dans la nature. Il ne restait alors, dans le monde, plus que 60 Aras de Spix détenus en captivité, en grande partie de façon illégale.

L’espèce sauvée in extremis

Alors que l’espèce était condamnée à disparaître, le Sheikh Saoud Bin Mohammed Bin Ali Thani, s’est engagé dans un sauvetage « de la dernière chance ». Ce propriétaire d’un centre de préservation des espèces menacées au Qatar (Al Wabra Wildlife Preservation) a rassemblé quelques dizaines de Aras de Spix détenus chez des particuliers dans le monde entier.

Des efforts scientifiques salutaires

Une population si réduite était extrêmement fragile, d’autant plus que l’état de santé de nombreux oiseaux était critique. Les soins vétérinaires ont été d’une importance cruciale, tout comme la gestion du patrimoine génétique des oiseaux. Préserver au maximum la diversité génétique était une urgence absolue pour la survie de l’espèce. Ce challenge a pu être relevé grâce à un encadrement scientifique de pointe, et notamment le recours à l’insémination artificielle, initié par Tim Bouts. Et ces efforts ont porté leurs fruits ! En 2015, la population totale s’élevait à plus de 100 individus.

Une population de plus en plus solide

C’est à Berlin, à l’ACTP (Association for the Conservation of Threatened Parrots) que se sont ensuite concentrés les efforts pour reproduire et élever les Aras de Spix. Grâce à un programme d’élevage soigneusement mené, l’effectif a atteint 180 individus en 2020. Une population suffisamment solide pour oser un challenge inédit : la réintroduction dans son habitat d’origine d’une espèce d’oiseau éteinte dans la nature !

Trois centres de reproduction dans le monde

Si la majeure partie de la population continue à se reproduire dans les installations de l’ACTP, deux autres sites géographiquement éloignés prennent désormais également part à l’élevage des Aras de Spix afin de sécuriser la population au maximum : un centre situé au Brésil (depuis 2019) ainsi que le centre situé à Pairi Daiza (qui débutera l’élevage en 2020). Ces trois institutions fonctionnent bien sûr en parfaite collaboration.

L’habitat, une clé de la réussite

Pour se réinstaller dans leur région d’origine, les Aras de Spix doivent pouvoir y trouver de la nourriture et des sites de nidification. Pour préparer leur retour dans des conditions optimales, les autorités brésiliennes œuvrent, depuis plusieurs années déjà, à la restauration de cet habitat autrefois dégradé au sein de réserves naturelles protégées. Des mesures telles que l’installation de clôtures pour protéger la végétation du pâturage par les chèvres et les vaches, la gestion des espèces d’arbres non indigènes ou encore la mise en place de dispositifs de ralentissement de l’eau, ont permis aux arbres Caraibeira, si précieux pour les Aras de Spix, de se redéployer.

Un retour progressif à la liberté

Pour que le retour à la liberté des jeunes Aras de Spix élevés dans les trois centres de reproduction se passe dans les meilleures conditions, il sera précédé d’une véritable « préparation à la vie sauvage ». Durant plusieurs mois, les oiseaux séjourneront dans un centre de réadaptation au Brésil spécialement conçu pour cet usage. Ils pourront y développer leurs muscles pour le vol dans une grande volière de 75 m de long. Ils seront également « coachés » par des Aras d’Illiger qui, aguerris à l’environnement de la Caatinga, pourront les aider à trouver de la nourriture et à éviter les prédateurs.

Des communautés locales impliquées

La participation des communautés vivant à proximité de la Caatinga, dans la ville de Curaça notamment, est un élément fondamental pour la réussite du projet. L’Ara de Spix est un emblème fort de leur culture, et son « retour à la maison » est attendu avec une impatience palpable. Tous, petits et grands, sont sensibilisés à la protection de ce rarissime perroquet bleu et de son environnement.

Credits Photo : ACTP

Un travail d’équipe

Ce projet n'aurait jamais pu voir le jour sans les immenses efforts déployés depuis des années par l’ACTP (Association for the Conservation of Threatened Parrots) et l'ICMBio (Institut Chico Mendes de conservation de la biodiversité).

Plusieurs partenaires apportent également une aide précieuse dans cette aventure : Deli Nature , Zoological Society for the Conservation of Species and Populations (ZGAP) ( ), Al Wabra Wildlife Preservation (AWWP).

Découvrez ici le site web exclusivement dédié au projet :

Votre soutien fait la différence

Pairi Daiza et Pairi Daiza Foundation ont déjà consacré à ce projet un budget de 3.000.000 €. Ce montant, auquel vous contribuez par votre précieux soutien, a permis d’une part la construction du centre de reproduction à Pairi Daiza, et d’autre part, la participation à la construction et au fonctionnement des installations d’élevage et de réadaptation au Brésil. Cette propriété a d’ailleurs reçu le nom de « Fazenda Pairi Daiza », une façon pour l’ACTP de rendre hommage à Pairi Daiza pour sa contribution à ce formidable projet.