Huit siècles d'histoire ont façonné le fantastique décor de Pairi Daiza. Aussi, nous vous proposons de voyager dans le temps et d'explorer le passé prestigieux du domaine, et en particulier son abbaye cistercienne. Au rythme de votre visite, vous découvrirez la Haute Porte, le Puits, le Cellier, la Tour de l'Eglise abbatiale, l'Escalier d'honneur, et même le gisant d'un chevalier.

NATURE ET PATRIMOINE - 850 ANS D'HISTOIRE

La Haute Porte

Voici le temps, chers voyageurs, d'oublier le monde des voitures, de la vitesse, de la pollution, des tracas, et de prendre celui de respirer, de vivre, d'observer. Accueilli par la haie d'honneur d'une compagnie de tilleuls très respectables, vous avez franchi l'ombre de la Haute Porte, gardienne monumentale du monde de Pairi Daiza. Là-haut, habillée de pierre blanche, Notre-Dame de Cambron veille sur le domaine.

Le Puits

En face du portail de l'église, à l'ombre d'un acacia, ce puits Renaissance du XVIIème siècle (1624) possède une margelle portant trois colonnes toscanes surmontées d'un dôme.

La Tour de l'Eglise abbatiale et la Crypte

Hormis sa coupole, aujourd'hui disparue, la tour construite au XVIIIe siècle a peu changé. Du haut de ses 54 mètres, elle domine l'ensemble du domaine. Son style classique majestueux s'oppose de façon saisissante à la silhouette austère, carrée, de la Tour Saint-Bernard, beaucoup plus ancienne. Aux temps héroïques des débuts, l'église abbatiale ressemblait d'ailleurs à une grange aménagée, blanchie à la chaux. À son pied s'ouvre une mystérieuse salle souterraine surmontée de douze voûtes d'ogive. On ignore toujours quel était son usage : vestige d'une ancienne église paroissiale supprimée lors de la fondation de l'abbaye ? Cellier servant de chambre froide ? En effet, si on la compare avec les celliers des abbayes cisterciennes de Bourgogne, la ressemblance est frappante. Même pureté de style, même recherche d'harmonie et d'équilibre, même travail de la pierre. La Crypte est reliée aux souterrains du domaine. En cas d'attaque, ces derniers devaient permettre de fuir vers Mons ou Ath ce dont témoigne la rue de Cambron existant encore à Ath.

L'Escalier d'honneur

Six siècles après sa création, l'abbaye de Cambron n'avait plus que des rapports ténus avec la modestie des origines. Le plus bel exemple de cet esprit de luxe ostentatoire qui avait gagné les moines est l'escalier d'honneur. Reliant les étangs et la partie haute du monde de Pairi Daiza, où se situait le palais de l'abbé, ce superbe escalier à trois volées de marches qui enjambe une allée et la Dendre orientale donne dans le grandiose et explique pourquoi les rumeurs populaires colportaient les termes peu flatteurs de « Cambron la pervertie ». Il est d'ailleurs saisissant de comparer ce monument à « la table des moines » posée au bord des étangs : une dalle de pierre toute simple placée près d'une source rafraîchissante... Construit en 1776, l'ouvrage aurait fait dire à l'empereur d'Autriche Joseph II : « Cet escalier est l'un des plus beaux d'Europe, mais je doute qu'il mène au paradis ! » Aussi, pour se venger c'est du moins ce qu'affirme une légende tenace les bons frères auraient brûlé l'effigie de l'empereur au pied de la tour. Mal leur en prit, puisque treize ans plus tard, l'empereur classa Cambron dans la liste des monastères inutiles. La révolution française fit le reste : les autorités de la première République française précipitèrent sa chute, puis vendirent les propriétés des moines comme biens nationaux.